Donner sa vie pour ses amis - Rameaux 2021

27 Mars 2021 , Rédigé par Tristan Publié dans #Et la spiritualité alors

Malgré la pandémie et les complications que cela engendre pour célébrer dignement le dimanche des Rameaux, nous sommes invités à être dans la joie en suivant Jésus à Jérusalem. Et surtout empruntons son itinéraire fait d'humilité et de don de soi.

Bon dimanche et bonne fête.

Cliquez sur la référence pour lire le texte biblique.

Marc 11,1-10

Dans la liturgie, l’église propose au prêtre de faire une homélie soit avant la procession des rameaux, soit après la grande lecture de la Passion. Pour cette année se sera tout de suite et tout à l’heure nous pourrons avoir un temps de silence pour méditer la Passion dans notre cœur.

Nous venons donc d’entendre le récit selon saint Marc de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Marc est un évangéliste toujours avare de mots. Peu de description. Il va directement aux faits, à ce qui lui semble essentiel. Cependant aujourd’hui, il y a des éléments de détails qui nous invitent à réfléchir sur ce que nous allons vivre.

D’abord le lieu : l’action commence dans les environs de Bethphagé et de Béthanie. Bethphagé signifie « maison des figues pas mûres ». Et on le voit bien dans cette scène, le projet de Jésus n’est pas encore arrivé à son terme. Il n’est pas mûr. Et puis Béthanie c’est un peu le village du bonheur où résidaient Marthe, Marie et Lazare. Jésus est donc au carrefour de sa vie. Le bonheur est là mais une autre route se profile, un projet plus grand, un projet qui lui coûtera cher.

Ensuite il y a l’histoire de ce petit âne. Bizarrement saint Marc insiste lourdement sur cet ânon. On nous dit qu’il n’a jamais été monté, signe qu’il est d’une certaine manière pur, innocent comme l’est Jésus. Et puis nous le savons, un âne est une bête de somme, c’est-à-dire un animal qui aide l’homme dans son travail, une sorte de serviteur. Et Jésus est bien serviteur lui aussi.

Après cela, il se met en route et des vêtements sont étendus sur le chemin, signe que le peuple de Jérusalem le choisit comme roi. Autrement dit, le peuple s’est prononcé en faveur du Christ.

Enfin il y a les chants et les acclamations. « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ». C’est un climat de joie que l’on découvre. Jésus a mis l’espérance et l’amour dans le cœur de ceux qui le suivait ou qui ont croisé sa route.

Alors en ce jour béni de la fête des rameaux, nous aussi nous accueillons Jésus. Avec beaucoup de joie nous allons agiter nos rameaux pour acclamer notre roi. Celui qui désire régner dans nos cœurs. En effet, Jésus acclamé à Jérusalem est aussi celui qui vient dans nos villes et campagnes, dans nos quartiers huppés et nos quartiers de Z.U.P. Il nous rejoint dans nos quotidiens fait de beauté et de laideur, de joie et de tristesse. Sa montée triomphale à Jérusalem ne doit pas cacher qu’elle le conduira jusqu’au sacrifice ultime : le don de sa vie pour nous. Ce roi doux et humble chevauchant un âne et non un étalon se fait serviteur pour que nous ayons la vie. Sa couronne n’est pas faite d’or mais bien d’épine, signe qu’il nous aime jusqu’au sacrifice de sa propre vie. Et par ce geste unique d’amour il ranime l’espérance chez les humbles, les simples, les pauvres, les oubliés.

Aujourd’hui, frères et sœurs, alors que nous fêtons l’entrée de Jésus à Jérusalem nous aussi, nous sommes appelés à choisir la voie de la simplicité, du service et du partage. Parce que Jésus a vécu la compassion et la miséricorde jusqu’au bout, il nous indique la route à suivre. Que chacun se sente appelé à suivre le Christ jusqu’au bout, en passant par la mort au vendredi saint, jusqu’à l’aube du Ressuscité à Pâques. Que le Seigneur nous soutienne sur ce chemin, et qu’il nous aide à être à notre tour des amis qui agissent comme lui : qui partagent la joie des autres, et qui partagent la difficulté à vivre de ceux qui sont touchés par le découragement, blessés par la solitude, atteints par tant de choses difficiles à vivre.

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