Avec toi nous irons au désert 2/5
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Ma plume n'est pas aussi belle que Molière et mes homélies ne sont pas celles de Bossuet. Toutefois, je me permets de vous les partager en ce carême 2021. Que la Parole de Dieu vous fasse grandir dans la foi.
Aujourd'hui, publication de l'homélie du 2ème dimanche de carême.
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Cliquez sur la référence pour lire le texte biblique.
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Les lectures de ce jour sont tellement riches que nous pourrions méditer des dizaines de thèmes différents. Développer toutes ces pistes serait un peu long, alors j’ai fait le choix d’organiser une petite réflexion autour de trois thèmes qui se résument ainsi : Marcher dans la confiance vers le Dieu d’amour.
D’abord marcher. Marcher c’est aussi pérégriner, faire route avec. Dans le livre de la Genèse que nous avons écouté, Abraham « va au pays de Moriah » pour offrir son fils « en holocauste sur la montagne ». Rappelons-nous qu’Abraham avait habité la ville d’Ur en Mésopotamie, au sud de l'actuel Irak. Dieu lui avait demandé de quitter son pays et sa famille et d’aller là où il lui dirait. Abraham était donc parti et voici qu’aujourd’hui encore Dieu lui demande de quitter sa maison et de le rejoindre sur la montagne. La montagne, c’est véritablement le lieu de la rencontre. Il y a eu Moïse au Mont Sinaï, le prophète Elie à l’Horeb et puis les disciples eux-mêmes sur une haute montagne, sans doute le mont Thabor. Dans ce pèlerinage, Dieu se fait connaître à Abraham, à Moïse, à Elie et puis aux disciples Pierre, Jacques et Jean. À l’écart du bruit du monde, Dieu rencontre l’homme. Dieu se révèle à l’homme. Dans ce récit de la Transfiguration on peut noter que Jésus discute avec Moïse et Elie, qui eux aussi avait rencontré Dieu sur la montagne. Et puis Jésus est transfiguré, il est comme transformé. L’amour de son Père brille. Il est resplendissant de l’amour du Père. Chacune de ses rencontres à l’écart sur la montagne transforme également ces hommes qui ont fait l’expérience du divin.
Vous avez remarqué que tous ces voyages, toutes ces pérégrinations n’ont pas été faciles. Ces pèlerinages ont demandé du courage. Du courage mais pas que ! C’est surtout la confiance qui a été au cœur de ce compagnonnage. Abraham était confiant dans l’amour de Dieu et c’est pourquoi il s’est toujours mis en route. Moïse a dû affronter Pharaon, puis l’hostilité du désert mais sa foi au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob était immense. Et les disciples ont tout quitté, ont abandonné leur destin dans les mains de ce prédicateur sorti de nulle part. Il a fallu qu’ils soient habités par une confiance aveugle. Et que dire de Paul qui a sillonné toute la méditerranée pour proclamer la bonne nouvelle. Lui aussi sa foi en Dieu était sans borne comme il le déclare aux chrétiens de Rome « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Oui Paul sait dans son cœur qu’avec Dieu tout est possible. Il sait que quand Dieu marche à ses côtés, il ne risque rien.
Cette confiance, cette certitude d’Abraham, de Moïse, des disciples et de Jésus lui-même nait de l’amour et dans l’amour. Si Abraham a quitté son pays et sa famille c’est parce qu’il aimait Dieu et qu’il voulait le suivre. Plus encore. Abraham était prêt à l’horrible sacrifice de son propre fils par amour pour Dieu. Mais Dieu qui lui aussi aime Abraham, ne lui voulait aucun mal et c’est pourquoi il a arrêté son geste. Il sait qu’Abraham lui est dévoué. Belle relation d’amour entre ces deux-là. Et puis, comme je vous le disais précédemment, Jésus brille de l’amour du Père. Cet amour le transfigure, c’est-à-dire qu’il montre ce qu’il est réellement, le Fils du Père. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le » Amour lumineux qui rejaillit donc sur les disciples. Ils sont invités à l’écouter par amour. L’amour sera leur seul guide sur les routes humaines. Ils seront à leur tour mus par l’amour du Seigneur. C’est aussi l’amour qui fait dire à Paul que Dieu « n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? » Comprenons bien. Cela signifie que le Père a laissé son fils donné sa vie pour le monde. Par amour pour toute l’humanité Dieu se donne à nous à travers son fils. Cet amour a irradié les disciples et nous irradie encore aujourd’hui.
Alors pour nous aujourd’hui, que pouvons-nous retirer de cette parole de Dieu ? Profitons de ce temps de carême pour marcher dans la confiance vers le Dieu d’amour. Prenons le chemin difficile de la montagne. Chemin de la rencontre, chemin avec Jésus-Christ. De cette rencontre naitra l’amour de Dieu dans notre cœur. Alors, ayant écouté le Fils Bien aimé nous pourrons retourner dans la plaine et rejoindre le monde dans ce qu’il vit. Nous y trouverons tous ceux et celles qui sont accablés par la misère, la tristesse et le désespoir. C’est transfiguré par notre foi que nous rayonnerons de l’amour de Dieu et que nous servirons nos frères et sœurs.