Se préparer à la joie de Noël
Chers amis, dans le contexte de morosité actuelle, je me permets de vous partager l'homélie que je donnerai ce soir et demain matin dans ma Communauté de paroisses Frédéric Ozanam.
J'y explique qu'il faut relever la tête, poser un autre regard sur l’Église et le monde et aussi, pourquoi pas, s'atteler à la tâche pour faire de ce monde, le début du Royaume de Dieu.
Bonne méditation. Bon dimanche de l'Avent.
Pour comprendre de quoi je parle, référez vous aux textes bibliques de ce dimanche : ICI
Un an de gilets jaunes, grèves à répétition dans le secteur public, fermetures d’entreprises dans le privé, hausse de la mortalité sur les routes, débats autour des migrants, changement climatique avec son lot de catastrophes naturelles qui se succèdent. Bref, le monde va mal, la société va mal, l’Église va mal, tout va mal. Alors de plus en plus se lèvent des prophètes auto-proclamés qui annoncent, puisque tout va mal, que c’est la fin des temps. Je vous le dis tout bonnement. C’est du n’importe quoi !
Si nous regardons le monde, la société, l’église et notre quotidien avec les yeux de Satan, alors oui, nous pouvons dire que tout va mal. Si nous nous laissons envahir par la peur, par le pessimisme, par le défaitisme, alors nous ouvrons grand la porte au mal, au prince des ténèbres comme certains l’appellent. Jean le baptise, qui était pourtant un grand prophète, a eu lui aussi ses moments de doute : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Lui aussi, a vu des choses terribles et lui aussi s’est demandé si ce n’était pas la fin des temps. Lui aussi a commencé à croire que rien ne fonctionnerait et que même son attente du messie serait déçue. Voilà les démons du doute et de la négativité qui s’emparent de lui. Alors Jésus le rassure : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. » Il s’agit donc de voir. De voir la réalité dans son ensemble. Voir les germes de l’espérance, voir les germes du changement. Alors c’est vrai, notre monde souffre de la violence, de l'injustice et de l'égoïsme. Mais malgré le mal, écoutons le message du prophète Isaïe : « Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie » D’abord parce que Dieu manifeste toujours son amour pour notre monde. C’est lui qui nous donne la force pour avancer, pour continuer coute que coute. Il est toujours là pour nous aider à aller de l’avant. Avec Dieu, il n’y a jamais de situation désespérée. Ensuite, si nous regardons le monde avec les yeux de Jésus nous voyons que le désert fleuri. Des personnes se lèvent autour de nous pour les petits, les pauvres et les exclus. Secours catholique, Caritas, CCFD, Secours populaire, Restos du Cœur. Et puis Migra’Action, ACAT, Service auprès des malades, etc. L’Église bouge, le monde bouge. La solidarité s’organise. Des gens se rencontrent MCR, ACI, les chorales, les servants d’autel, l’ACE. Oui des amitiés se créent.
Jacques dans sa lettre nous invite à vivre ce temps de l’attente dans la foi : « Prenez patience, vous aussi, et tenez ferme ». La foi c’est donc le choix d’espérer alors même qu’on est bousculé, malmené, écrasé par les aléas de la vie. La foi, quand les circonstances bousculent nos projets et nos programmes, c’est oser la confiance en Dieu qui est toujours là, à nos côtés. La foi, c’est lui montrer nos questions, nos chagrins, nos détresses, et lui demander de les porter avec nous.
En ce temps de l'Avent, reprenons courage, et semons, sarclons, arrosons. Alors Dieu fera refleurir nos déserts. Demandons-lui de faire de chacun de nous des témoins joyeux de sa présence et de son amour.