Tu peux naître de nouveau
Dans la Communauté de paroisses Frédéric Ozanam, nous avons une feuille bimestrielle qui fait le tour des activités et qui prend un peu de distance par rapport à l'actualité. Le curé modérateur m'a demandé de faire l'édito. J'ai voulu parler à la fois de changement d'attitude et de la fête de noël. Voilà ce que je voulais partager à tous. Bonne lecture et bonne réflexion.
« Tu peux naître de nouveau »
C’est le titre d’un chant composé par C. Bergèse et C. Fraysse en 1979. On le chantait dans les groupes charismatiques dans les années 80. Les paroles appellent à l’espérance, au courage et à la conversion : « Tu peux naître de nouveau, Tu peux tout recommencer, Balayer ta vie passée, Et repartir à zéro, Et repartir à zéro, Avec Jésus pour berger. » Le 1er décembre on célèbrera le premier dimanche de l’Avent. Nous commencerons une nouvelle année liturgique. C’est le moment de naître de nouveau, de repartir à zéro.
Le contexte religieux en France n’est pas facile : Baisse de la fréquentation, vieillissement de la communauté chrétienne, désintérêt croissant pour la chose religieuse, scandales à répétition, font que le moral des troupes n’est pas très bon. Alors on aurait tendance à se replier. Se replier sur soi, sur nos clochers, nos fonctionnements hérités du passé, se replier sur ce que l’on connait, ce que l’on sait faire, ce que l’on a toujours fait. Les habitudes deviennent vite un mode de fonctionnement car elles nous sécurisent. Elles nous sécurisent mais elles nous emprisonnent également. Le Seigneur a toujours appelé l’Église à se dépasser. « Avance en eaux profondes », telle est l’invitation de Jésus à Simon, avant de l’inviter à jeter ses filets. Et Simon accepte de repartir vers le large. Jean-Paul II lors de sa messe d’intronisation en octobre 1978 disait à la manière de Jésus « N’ayez pas peur ». Et le pape François lors des JMJ de Rio en 2013 lançait aux jeunes : « Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites : il nous envoie à tous. L’Évangile est pour tous et non pour quelques-uns. Il n’est pas seulement pour ceux qui semblent plus proches, plus réceptifs, plus accueillants. Il est pour tous. N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent. Le Seigneur est à la recherche de tous, il veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour. »
Alors en ce début d’année liturgique, en cette période d’Avent, le moment est propice pour faire des changements dans nos vies. Le 24 décembre nous allons accueillir le Prince de la Paix, celui qui est la lumière dans les ténèbres, celui qui est venu habiter chez nous, pas seulement dans nos chaumières mais en chacun de nous. Faisons le ménage dans nos cœurs et nos comportements. Repartons de zéro avec Jésus pour berger.
Pour les habitués de l’Église, ceux que l’on appelle les chrétiens pratiquants : repartir de zéro ça pourrait se traduire en étant plus accueillants envers ceux qui ne pensent différemment, plus accueillants envers ceux qui n’ont pas le même mode de vie. Tout recommencer en ce temps d’Avent, ça pourrait être de limiter les discours sur l’amour et vivre cet amour de manière concrète en agissant pour les plus démunis, les plus pauvres financièrement, spirituellement, humainement.
Pour ceux qui sont loin de l’Église. Repartir de zéro ça pourrait être plus ouvert à la Parole de Dieu, en la lisant, en la méditant, car Dieu est venu aussi vous parler. Tout recommencer en ce temps d’Avent, ça pourrait être par exemple faire partie d’un mouvement chrétien ACO, ACI, JOC, MCR, Secours Catholique, au nouveau projet de solidarité FREDO, groupe de prière. Pour vous qui êtes aux périphéries de l’Église, ça pourrait se traduire en prenant votre place de baptisés à votre manière car l’Église c’est aussi vous.
Ayons confiance. Nous pouvons naître de nouveau, Nous pouvons tout recommencer, Balayer notre vie passée, et repartir à zéro, avec Jésus pour berger. N’ayons pas peur, il nous attend !
Édito de Passerelles n°68 (dec 2019)