Humilité et service à la suite de Jésus
Une fois n'est pas coutume, je me permets de vous partager mon homélie du dimanche 23 septembre. Ce n'est pas de la grande littérature mais cela peut toujours servir à faire avancer dans la foi.
Vous trouverez les références des textes du jour à la fin.
Bonne lecture
Quand j’ai lu les textes d’aujourd’hui pour préparer cette homélie, des visages de paroissiens d’ici ou d’ailleurs sont apparus dans ma tête. Je pensais à telle ou telle personne. Je me disais « ah oui cette personne-là elle est comme ceci, celle-là est trop comme ça ». Mais en même temps, en réfléchissant un peu, je ne suis pas si différent des autres. Comme dit Jésus « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? » Oui aujourd’hui chacun doit se sentir concerné par cette parole de Dieu.
Par exemple, le livre de la Sagesse nous fait peut-être penser à des paroles que nous nous sommes dites : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie (…) Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. » Il nous est peut être arrivé déjà de vouloir faire tomber quelqu’un, de vouloir lui nuire.
Ou bien sûrement que nous nous retrouvons dans les attitudes que dénonce Saint Jacques : jalousie, rivalités, hypocrisie, etc. Jacques écrivait à ses frères juifs dispersés : « Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n’obtenez rien parce que (…) vos demandes sont mauvaises ».
Quant à l’Évangile, il nous condamne certainement car qui n’a jamais cherché à savoir s’il n’était pas le plus grand ? Qui ne sait jamais comparé au détriment des autres ?
Oui cette parole de Dieu aujourd’hui nous rappelle que nous avons peut être adopté l’une ou l’autre de ces mauvaises attitudes. Alors que faire ? La réponse se trouve dans la deuxième lecture et dans l’Évangile.
Dans la deuxième lecture, l’apôtre Jacques nous demande de nous attacher à « la sagesse qui vient d’en haut ». Car c’est une bonne sagesse, une sagesse « pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde » Si nous nous laissons guider par notre esprit c’est la mort qui nous attend. Mais au contraire, si nous nous laissons guider par la sagesse d’en-haut, par la sagesse de Dieu alors elle transformera notre cœur et fera de nous des artisans de paix et d’amour.
Et l’Évangile est encore plus concret. En effet, Jésus nous invite à nous mettre au service comme lui-même l’a fait au soir du jeudi saint. Le Maître nous dit que le plus grand est celui qui sert, celui qui est le plus au service des autres. Ce n’est surtout pas celui qui se vante ni celui qui cherche le pouvoir. Si on comprend la logique de Jésus on peut dire que servir l’autre c’est déjà servir Dieu.
Ainsi, à travers ces trois lectures, c’est Dieu qui nous parle et nous appelle à être une église au service des autres et non à chercher à faire du mal, à se venger ou à vivre dans l’égoïsme. En ce vingt cinquième dimanche, laissons-nous emporter à la suite du Christ jusqu’au bout de l’amour.
Les textes de référence de ce 25ème dimanche
« Condamnons-le à une mort infâme » (Sg 2, 12.17-20)
Lecture du livre de la Sagesse
Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes :
« Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie,
il s’oppose à nos entreprises,
il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu,
et nous accuse d’infidélités à notre éducation.
Voyons si ses paroles sont vraies,
regardons comment il en sortira.
Si le juste est fils de Dieu,
Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires.
Soumettons-le à des outrages et à des tourments ;
nous saurons ce que vaut sa douceur,
nous éprouverons sa patience.
Condamnons-le à une mort infâme,
puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui. »
« C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de paix » (Jc 3, 16 – 4, 3)
Lecture de la lettre de saint Jacques
Bien-aimés,
la jalousie et les rivalités mènent au désordre
et à toutes sortes d’actions malfaisantes.
Au contraire, la sagesse qui vient d’en haut
est d’abord pure,
puis pacifique, bienveillante, conciliante,
pleine de miséricorde et féconde en bons fruits,
sans parti pris, sans hypocrisie.
C’est dans la paix qu’est semée la justice,
qui donne son fruit aux artisans de la paix.
D’où viennent les guerres,
d’où viennent les conflits entre vous ?
N’est-ce pas justement de tous ces désirs
qui mènent leur combat en vous-mêmes ?
Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien,
alors vous tuez ;
vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins,
alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre.
Vous n’obtenez rien
parce que vous ne demandez pas ;
vous demandez, mais vous ne recevez rien ;
en effet, vos demandes sont mauvaises,
puisque c’est pour tout dépenser en plaisirs.
« Le Fils de l’homme est livré…Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous » (Mc 9, 30-37)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
car il enseignait ses disciples en leur disant :
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront
et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient,
car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit :
« Si quelqu’un veut être le premier,
qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant,
il le plaça au milieu d’eux,
l’embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom
un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille.
Et celui qui m’accueille,
ce n’est pas moi qu’il accueille,
mais Celui qui m’a envoyé. »