L'appel au bonheur
Les débuts d'années sont généralement un temps de « blues », où le moral baisse temporairement. La question du bonheur est alors d'autant plus importante à cette période. Mais quel bonheur ? Notre ami Joël nous invite à une nouvelle perspective. Je lui laisse la parole.
Est-ce que croire en Dieu me rend heureux ?
Malgré les conditions matérielles, les difficultés de la route, les « on-dit » qui ont accompagné la grossesse de Marie, on peut imaginer le bonheur de Marie et de Joseph à Noël.
Noël, comme la réalisation d’une promesse faite par l’ange ! Noël, comme la réponse à un appel, à une vocation particulière ! Noël, comme le temps de l’émerveillement d’une humanité dans les ténèbres qui voit se lever la lumière ! La joie devait habiller la crèche à la naissance de Jésus. Certes aucune visite de la famille, ni des amis du couple, mais la certitude engagée leur vie sur un « oui » confiant.
Pour l’Eglise, le bonheur proposé dans les Evangiles n’est pas un chemin ou une route : c’est un appel, une vocation. Cet appel prend racine avec la promesse faite à Abraham et, Jésus met ce bonheur, cet appel, cette vocation en relation avec le Royaume de Dieu (dans les Béatitudes).
Cet appel nous invite à vivre pleinement notre vocation d’Homme et de Fils adoptif. Le bonheur en Christ, c’est le contraire de la fatalité, du destin ! Rien n’est écrit, sauf peut-être notre nom dans la paume de Dieu. Le bonheur est un dynamisme qui mobilise notre existence pour tenir éveiller notre vocation grâce à la foi qui nous est donnée pour réaliser notre vocation.
Ce bonheur, cette vocation va nous proposer une obéissance à l’amour de Dieu. Non pas une relation maitre esclave, mais une relation amoureuse à/avec Dieu. Dans la société d’aujourd’hui, obéissance et bonheur ne sont pourtant pas des mots que l’on met en relation. Nous aurions même tendance à les opposer.
Cette relation va nous proposer de faire des choix, de répondre à des appels. Elle nous invite à être force de proposition… Nous ne serons sans doute pas interpellés par un ange, mais plutôt par nos frères ou par nous-même. Soyons donc en éveil pour recevoir cet appel au plus intime de nos vies comme Marie et Joseph.
Ce bonheur serait une invitation à être fidèle à la promesse faite par Dieu à son peuple. Promesse reprise par Jésus dans l’annonce d’un Royaume qui arrive et que nous avons à construire chaque jour ensemble.
Le bonheur n’est donc pas une performance à atteindre, mais une vie à vivre à la Lumière de la Parole. Nous avons à nous positionner face à des choix qui nous permettent de vivre en vérité dans le dynamisme de l’Esprit et ceux qui nous propose une vie au rabais de l’immédiateté, mais ne devons-nous pas parfois faire des compromis, des aménagements ?
Et Dieu nous proposa le pardon, la miséricorde !
Car nos choix ne sont pas toujours en réponse à notre vocation, nous ne sommes ni Jésus, ni des anges, ni des saints ! Mais notre vocation s’épanouie et se nourrit du pardon et de l’Amour de Dieu pour chacun d’entre nous.
L’Homme doit vivre entre la plénitude de l’amour que Dieu nous propose et le monde d’aujourd’hui, entre le temps et l’éternité, et cela dans l’existence réelle. Il doit faire fructifier les talents qui lui sont confiés.
Alors, est-ce que je marchande avec Dieu, où puis-je lui donner une réponse totale et inconditionnelle à son amour ?
Tout un programme pour cette année qui commence.
Joël THELLIER