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Au Spiritain Riant

Koh-Lanta versus Mission catholique

6 Juillet 2016 , Rédigé par Tristan Publié dans #Billet d'humeur

Koh-Lanta versus Mission catholique

Cela faisait un petit moment que je voulais écrire sur un sujet qui me tient à cœur, mais je ne trouvais, ni le courage, ni le temps, ni surtout l’angle de départ.
Et puis cette semaine j’ai vu trois choses qui m’ont marqué :

  • La première, c’est en allant sur YouTube. Je cherchais la fameuse chanson de Jean-Jacques Goldman intitulée « tu es de ma famille ». Tout en l’écoutant, j’ai lu le commentaire d’un internaute qui disait ceci : « JJG c'est le meilleur, le boss et sûrement le plus humaniste des artistes et le plus proche des simples gens comme nous. Je pense que c'est pour ça que Coluche lui a demandé d'écrire la chanson des Restos car il avait décelé son humanité. »
  • La deuxième chose marquante, c’était un reportage sur le travail formidable des ONG en République de Centrafrique.
  • Enfin la troisième chose, c’est un bout de bravoure dans l’émission de téléréalité Koh-Lanta.

Alors voilà. J’aime JJG, j’adore Coluche, et il est vrai que les ONG font un grand travail. Cependant, il y a quelque chose qui m’agace. C’est de prendre toutes ces personnes, ou ces associations, comme des modèles. Car, merde, ils ne donnent qu’un coup de main ponctuel, non seulement de temps en temps mais les projecteurs ne sont jamais loin, les journalistes de tout poil sont là pour vanter, louer les mérites des uns et des autres. Nos journalistes sont la nouvelle congrégation pour la Cause des Saints. Ce sont eux qui nous disent quels doivent être nos modèles.
J’aimerais que de temps en temps, ces mêmes journalistes, relatent les exploits d’un Saint Maximilien Kolbe ou d’un Abbé Pierre.

Koh-Lanta versus Mission catholiqueKoh-Lanta versus Mission catholique
Notice biographique de MAXIMILIEN KOLBE:
Il naît à Lodz en Pologne. Il entre à 16 ans chez les Franciscains conventuels de Lvov. En 1917, alors qu'il est encore étudiant, il fonde avec quelques frères "la Milice de l'Immaculée", mouvement marial au service de l'Église et du monde. Prêtre en 1918, il enseigne la philosophie et l'histoire. Dès 1922, il fonde un mensuel pour diffuser la pensée de la Milice et, un peu plus tard, il crée un centre de vie religieuse et apostolique appelé "la Cité de l'Immaculée". En 1930, il se rend au Japon où il fonde encore une autre "Cité". Maximilien est très soucieux de la diffusion de la pensée religieuse par les moyens modernes, les medias. Il rentre définitivement en Pologne en 1936. Fait prisonnier en 1939, battu, libéré, puis de nouveau arrêté en février 1941, il est déporté au camp d'Auschwitz en mai. En juillet 1941, un homme disparaît dans le bloc 14, où se trouve le père Kolbe. Aussitôt, les nazis sélectionnent dix hommes de la même baraque et les condamnent à mourir de faim. Un des malheureux désignés pour la mort s'écrie : « Oh ! ma pauvre femme et mes enfants que je ne reverrai plus ! ». Alors, au milieu de ses camarades étonnés, le Père Maximilien se fraie un chemin et sort des rangs. « Je voudrais mourir à la place d'un de ces condamnés », et il désigne celui qui vient de se lamenter. « Qui es-tu ? » demande le chef. « Prêtre catholique », répond le Père. L'officier, stupéfait, garde un moment le silence puis accepte la proposition. après avoir aidé ses compagnons dans la patience, la paix et le réconfort, il est exécuté par injection de phénol dans le bras puis son corps est brûlé dans un four crématoire le 15 août. François Gajowniczek, le père de famille sauvé par Saint Maximilien sera présent au jour de la canonisation du P. Kolbe à Rome.
Notice biographique de L'ABBE PIERRE:
L’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, né le 5 août 1912 à Lyon et mort le 22 janvier 2007 à Paris. Il a grandi dans un milieu bourgeois aisé ; il était le cinquième d’une grande famille de huit enfants. L’abbé Pierre rentre chez Frères mineurs capucins en novembre 1931, à 19 ans. Ses 7 années de monastère sont marquées par la réflexion mais également par la rudesse de la vie monastique. Il est ordonné prêtre en août 1938. Après une période difficile, il obtient en avril 1939 l’autorisation de quitter les capucins et rejoint le diocèse de Grenoble. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut résistant, cachant des juifs pour éviter qu’ils ne soient déportés par les Allemands. Il fut longtemps recherché par la Gestapo. Il rencontre le général De Gaulle à Alger en 1943, devient député français de Meurthe-et-Moselle de 1945 à 1951. En 1949, il ouvre une auberge de jeunesse qui s’est ensuite appelée Emmaüs et avait pour objectif de rassembler des chiffonniers construisant des logements provisoires pour les « sans domicile ». L'hiver 1954, l’abbé Pierre lance un appel à la radio : « L’insurrection de la bonté pour les sans-logis », appelant chacun à se montrer généreux envers les plus pauvres. Suite à cet appel, l’État fait construire douze mille logements d’urgence. Les principales activités d’Emmaüs sont la lutte contre l’exclusion et la lutte contre le mal logement. Emmaüs a des communautés dans 40 pays. En 1988, il crée la « fondation Abbé Pierre » pour les logements des défavorisés. Le 1er février 2004, 50 ans après son premier appel, il en lance un deuxième : « Manifeste contre la pauvreté ». L’abbé Pierre estime qu’il y a en France cinq millions d’exclus, dont un million d’enfants.

Et puis il y a Koh-Lanta et toutes les autres émissions de téléréalité et d'aventure. Là, on nous montre des gens prêt à tout ! C’est beau le sport, c’est beau l’aventure. Mais finalement ils sont prêts à quoi ? Pourquoi font-ils tout cela ? En réalité, ils sont surtout prêts à se donner en spectacle afin de gagner les 100000 € de prime. On s’extasie devant leur courage à manger des sauterelles, on s’enthousiasme pour leurs performances sportives, on se pâme devant leur esprit d’équipe.

Ok ! Eh bien, tout cela je l’ai fait quand j’étais en mission en Centrafrique. J’ai mangé des vers et d’autres choses ragoutantes, non pas pour décrocher le jackpot ou pour en mettre plein la vue mais tout simplement parce que c’était ce que me partageait les gens. Et pas un seul instant je me suis vu comme un héros des temps modernes en faisant cela. J’ai mangé ce qu’on m’offrait, avec cœur. J’ai fait du « sport automobile » avec mon 4x4 sur des routes qui n’en sont pas et des ponts bousillés parce qu’il n’y a pas d’argent pour les réparer. Je ne le faisais pas par esprit sportif mais parce que c’était la seule route pour rejoindre une population abandonnée de tout et de tous. Enfin, j’ai apprécié l’aspect communautaire de nos rencontres. Je ne partais jamais seul, toujours avec un équipier, et toujours à la rencontre d’une communauté humaine qui faisait front pour vaincre la misère et l’ignorance. J’étais prêt à tout, même à donner ma vie, non pas pour que cela soit vu par des millions de téléspectateurs mais simplement parce que c’était nécessaire.

Je parle de moi, veuillez m’excuser. Nous ferions mieux de parler de tous mes frères spiritains qui donnent leur vie chaque jour sans publicité.
Qui connait l’histoire du Père Leperdriel ? Qui connait l’histoire de Jean-Étienne Wozniak ? Personne ! Pourtant, chacun à leur manière, ont été des héros de notre temps. Voilà leur histoire.

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Notice biographique du Père LEPERDRIEL:
Le Père Adrien Leperdriel (1898-1974). Né à Saint-Lô le 19 avril 1898, le Père Leperdriel commença son grand séminaire à Coutances. Décidé à devenir missionnaire, il entra au noviciat d'Orly en 1920. Après sa profession en 1921, il suivit à Chevilly les cours de théologie et fut ordonné prêtre le 28 octobre 1924. Il reçut son obédience pour le district d'Oubangui-Chari (actuellement République Centrafricaine) en 1925. D'abord nommé à la mission de Mbaïbi, fondé quatre ans avant son arrivée, il y consacra douze ans de sa vie ; puis de 1937 à 1947, il travailla successivement à Bangassou, Bambari, Sibut et Crampel (Kaga-Bandoro). C'est pendant cette période qu'il contracta la lèpre en 1942. Pendant de nombreuses années, il servira de cobaye aux médecins afin de développer un remède contre la lèpre. Rentré en France en 1947, il séjourna trois ans à Lyon puis à Chevilly pour repartir en Oubangui, de 1950 à 1956, à Agoudou-Manga. Son état de santé nécessita de nouveaux traitements en France de 1956 à 1958. Il put enfin repartir en mission, à Dékoa, puis à Sibut et à Bakala. Infatigable, il fonda en 1970, près de Mbaiki, la mission de Pissa. C'est là qu'il eut la douleur d'apprendre son expulsion de République Centrafricaine le 19 janvier 1974, sans que le motif lui en ait été communiqué. Hospitalisé à Paris au début d'avril pour double pleurésie, il est décédé le 29 avril d'une insuffisance cardiaque. Il repose dans le cimetière de la communauté de Chevilly, après avoir donné, dans sa chair et dans son cœur, la preuve de son amour pour l'Église de Centrafrique.
Notice biographique du Père JEAN-ETIENNE WOZNIAK:
Père Jean-Étienne WOZNIAK (1955-1985) Présenter Jean-Étienne WOZNIAK, qui aimait à se faire appeler " Yanesh " : prénom plus familier et plus caractéristique de ses origines polonaises, est à la fois facile, car son souvenir est encore très proche de nous, et difficile, car il a eu peu de temps pour réaliser ce qu'il portait en lui. J'évoquerai ici ce qui me semble avoir été l'âme de sa vie et le fil conducteur de sa vocation missionnaire. Yanesh est né le 5 août 1955, à Firminy dans la Loire, de parents venus de Pologne pour travailler en France. Il vécut toute son enfance à Roche-la-Molière, près de Saint-Étienne, où son père était mineur. La foi et le courage de ses parents seront déterminants dans le choix de sa vocation. A onze ans, il entre à Allex où il fera toutes ses études secondaires. À la fin de sa terminale, il écrivait : " Je suis entré à Allex avec l'intention de devenir missionnaire car quelque chose me disait que j'étais fait pour cela. " À Vanves où il poursuit sa formation, on l'apprécie comme un garçon généreux et droit, facile à vivre. À ses yeux, la vie de communauté est très importante ; elle exercera d'ailleurs une grande influence sur son cheminement humain et spirituel. Trop jeune pour partir en coopération, on lui conseille une année de réflexion et de travail. Il en profite pour aller en Pologne à la recherche de ses origines et pour faire connaissance avec les membres de sa famille qui sont restés au pays. En 1976, il part au Zaïre pour son stage missionnaire. On devine à travers ses lettres de l'époque que tout ne lui a pas été facile. Néanmoins cette première expérience missionnaire sur le terrain et l'année de réflexion qui a suivi lui ont permis de mûrir son projet et de prendre davantage conscience du besoin d'apôtres solides et convaincus. En 1979, il entre au noviciat à Chevilly et prononce ses premiers vœux le 6 septembre de l'année suivante. Il choisit la vie religieuse et missionnaire dans la Congrégation parce que, écrit-il, il a vécu avec elle un certain nombre d'années et que ses exigences et les possibilités qui y sont offertes correspondent à ses aspirations profondes tant humaines que spirituelles. Après le noviciat, il entame à Clamart la dernière étape de sa formation. On retrouve le Yanesh décrit plus haut. Bien dans sa peau de jeune spiritain. Indépendant de tempérament certes, mais il ne refuse jamais le dialogue et sait se remettre en cause. Il apporte beaucoup à la communauté par sa bonne humeur, sa jovialité, sa vitalité débordante. Homme de relations, son rayonnement s'étend aussi auprès des jeunes qu'il retrouve en catéchèse au lycée Michelet de Vanves ou au club sportif de Clamart, ainsi que dans la paroisse Saint-Martin de Meudon où il fait son stage de diacre. Yanesh est ordonné prêtre à Allex, le 25 juin 1983, par l'évêque de Valence, Monseigneur Marchand. L'année suivante, il reçoit sa première obédience pour l'Angola. Il sait que la mission qu'on lui propose comporte des risques, néanmoins il accepte de s'engager avec réalisme et générosité. Il est affecté à Kiwaba Nzoji. Les lettres et circulaires qu'il nous fait parvenir décrivent les conditions difficiles de son apostolat. En avril 1985, l'insécurité est telle que nos confrères sont obligés de quitter temporairement la mission et se replier sur Malanje. C'est en allant y célébrer la messe, le jour de la Pentecôte que lui et le Père John Kingston, qui l'accompagnait, tomberont dans une embuscade. La voiture est atteinte de plusieurs rafales de balles, Yanesh est mortellement blessé. Il décédera un peu plus tard. [C’était le 26 mai 1985, Yanesh avait tout juste 30 ans] Peu de temps avant cet événement tragique, il nous écrivait : " C'est dans un quotidien tissé de peines et de joies, de vie et de mort, de luttes, d'espérance, de foi et d'amour que je découvre, chaque fois un peu plus. Le sens de ma vie de prêtre, de missionnaire, mais aussi tout simplement ma vocation d'homme... Annoncer Jésus-Christ dans sa vie à des pauvres, c'est dur, mais c'est merveilleux. " Grande a été la peine de tous ceux qui ont vécu et cheminé avec Yanesh, mais au-delà de la mort il nous encourage à aimer la vie et à aller jusqu'au bout de notre vocation spiritaine ou tout simplement de notre vocation d'homme. Vent fou de la liberté, puissance de Dieu qui renverse nos choix, Vent fou, appel insensé, Sagesse de Dieu qui se dit par la croix. C'était le chant préféré de Yanesh. Il résume bien ce qu'il a été et le message qu'il nous laisse. Donner sa vie pour ceux que l'on aime, plus grand amour nul ne le peut. Comme l'ami s'offrant lui-même, veulent s'aimer les fous de Dieu. Jean PEDRONO
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H
Bonjour ! j'avais oublié la salutation.
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H
Merci bien pour ce message si fort.<br /> Cela me donne de savoir qu'il y a un vrai sacrifice à faire qui peut aider les autres. Aussi, je chercherai à faire des choses qui aideront les autres que de me faire une pub.
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