Vers une pastorale de l’eau vive
Il nous faut quitter la pastorale du bocal pour celle de l’eau vive. Au sein d’une paroisse se côtoient différents mouvements et services qui ont parfois l’envie de travailler pour eux même en oubliant le bien commun qu’est l’annonce de Jésus Christ. Ils se comportent comme des bocaux étanches alors que la paroisse est un vivier d’eau vive.
Chacun est acteur de l'annonce de l'évangile à sa manière. Les mouvements, groupes et services ne sont que des médias de la Bonne Nouvelle, car l'unique médiateur c'est Jésus-Christ. Mais en tant que médias, ils peuvent être le liant de la pastorale. Mais pour cela, ils doivent être reconnus au sein de la paroisse. Ils doivent prendre leur place, pas plus, mais surtout pas moins. Ils doivent promouvoir les choix pastoraux de la communauté, les porter et ouvrir des pistes de réflexion. Ils doivent rendre compte de l'Évangile vécu au quotidien... Ils doivent être curieux de ce qui se vit au sein de la communauté et à l'extérieur. Ils doivent s’ouvrir aux nouveaux et à la nouveauté, former leurs membres et vivre en lien avec l’Eglise.
Nous n'avons pas besoin d'une Église en crise, mais d'une Église pour la crise. Nous devons donc ouvrir les portes, proposer et annoncer. Nous devons être une présence agissante. Cette présence sur le terrain va nous permettre de voir Jésus-Christ vivant aujourd'hui au cœur de la vie des Hommes de ce temps. Il nous faudra alors le crier partout.
Quel beau challenge, quelle belle manière de vivre de notre baptême aujourd'hui. Notre engagement peut avoir une véritable action missionnaire au cœur de ce monde, et être un véritable vecteur de la première annonce. Arrêtons d'être complexé et de reculer par fausse modestie, nous avons à écrire de nouvelles pages aux actes des apôtres d’aujourd'hui. Notre projet missionnaire pour aujourd’hui est lumière Pascale et souffle de Pentecôte. Il ne tient qu'à nous que cette lumière éclaire le monde d'aujourd'hui. Il faut juste y croire !
Mais l'enjeu est de taille, car dans chacune de nos actions, il y a une petite graine d'où peut éclore les chrétiens de demain. À nous de la planter dans cette bonne terre qu'est l'humanité d'aujourd'hui. Une langue vivante, c’est une langue que l’on parle encore. Alors parlons Évangile ! Mais la question se pose : avec qui, comment ? Quels moyens allons-nous donner à l’Évangile pour qu’il reste une langue vivante ?
En un temps où se côtoient les vérités affichées, les discours ou les propositions, la véritable question n'est peut-être plus de proposer la foi, mais d'en permettre l'expérience : c'est à dire de faire goûter la pertinence et la bonté de la foi.