Rien n'est écrit
Rien n'est écrit et tout est à faire. En ce début de nouvelle année j'aimerais vous faire partager l'espérance. La vie de foi est une vie dynamique, le témoignage de Marie que vous trouverez dans cette page en est là preuve. Dieu peut nous atteindre à tout moment et nous-mêmes, nous ne sommes jamais totalement des brebis perdues. Un petit rien peut nous remettre en route.
Bonne lecture.
Marie : « À 20 ans, j’ai avorté »
Enceinte très jeune, Marie a choisi d’avorter. Tout s’est bien passé, jusqu’à ce qu’elle décide d’avoir un bébé, quelques années plus tard. Le début d’une étonnante histoire.
Nous ne parlions jamais de religion à la maison. C’était tabou, voire même risible. Bien entendu, ni mon frère ni moi n’avons été baptisés bébés. Durant les vingt premières années de ma vie, je ne me suis posé que très peu de questions sur l’existence de Dieu. Les églises m’intéressaient d’un point de vue architectural, pas plus. Disons que Dieu était presque un gros mot dans ma bouche.
Et puis à l’âge de 20 ans, j’ai avorté. Ce n’était pas un avortement de détresse, c’était purement un avortement de confort. Les études, l’immaturité de mon couple, l’envie de « profiter » de ma jeunesse. En outre mes parents seraient tombés des nues, je ne pouvais pas leur faire cela. Le planning familial ne m’a à aucun moment montré qu’un autre choix était possible. On m’a dit : « Il sera bien temps de refaire un bout de chou plus tard. » Ok, super, allons-y. Un malaise au fond de moi
Les cinq années après cet événement sont passées sans heurts, avec joie même. J’avais soigneusement enterré cela au plus profond de ma conscience. Puis, avec celui qui deviendra mon mari, nous avons décidé d’avoir un enfant, « pour de vrai » cette fois. Très vite enceinte, je sens un malaise au fond de moi. À deux mois et demi de grossesse, je fais une fausse couche. Mon corps essaye de me dire quelque chose, mais je n’entends pas. Je me retrouve enceinte quelques mois plus tard et, au même terme, nouvelle fausse couche. Ce terme, c’est celui auquel j’ai avorté. Après une période d’insomnies peuplées de cauchemars culpabilisants, d’angoisses inexpliquées, je comprends enfin la source de mon mal-être : je ne supporte pas mon avortement. Ce fardeau est tellement lourd à porter pour une jeune femme qui veut devenir mère ! J’ai décidé à ce moment-là d’aller mieux. J’ai contacté une association, Agapa, spécialisée dans l’accompagnement des mères en deuil. Pendant un an, j’ai été épaulée, pour m’aider à cicatriser cette blessure. À la fin du parcours, j’allais mieux. Mais il me manquait quelque chose d’essentiel que je ne parvenais pas à trouver. Une toute petite flamme
En 2012, le grand-père de mon mari décède. Et là, le plus simplement du monde, pendant la célébration à l’église, mes yeux sont tombés sur un Christ en croix. J’ai ressenti comme un attrait, une chaleur. Je me suis dit : « Tiens, il y a peut-être quelque chose à creuser par là… » Deux jours plus tard, j’ai démarré mon chemin de catéchumène. Pendant deux ans, j’ai étudié la Bible, j’ai pris goût à la messe, j’ai beaucoup échangé avec mon accompagnateur et d’autres catéchumènes, de tous âges. J’étais étonnée de voir autant de gens si différents demander le baptême. Au cours de ce chemin, soutenue par mon mari, la foi m’est venue, tranquillement. Au début, c’était une toute petite flamme vacillante. Et puis elle s’est renforcée au fur et à mesure des rencontres, des lectures, des questions, et aussi des grâces reçues que j’acceptais enfin de voir ! J’ai été baptisée à Pâques 2014, à l’âge de 28 ans. J’avais enfin trouvé ce qu’il me manquait pour « guérir » de mon avortement : le pardon de Dieu ! Je l’ai cherché, ce pardon, et je l’ai reçu. J’ai déposé mon fardeau, je me suis sentie libérée pour la première fois depuis de nombreuses années. Se pardonner à soi-même reste le plus difficile… Parallèlement, mon mari a démarré un parcours vers la confirmation. Et nous avons été confirmés ensemble à la Pentecôte qui a suivi mon baptême. Et dire qu’avant, je ne voulais pas entendre parler de religion ! Aujourd’hui, j’ai tellement senti que Dieu m’aimait et qu’Il m’avait pardonné (Il nous a même confié une petite fille…) que j’ai confiance en Lui. Même si ma foi n’est pas linéaire, je ne pourrais jamais revenir en arrière : c’est trop bon de se savoir aimée pour l’éternité !